Société

L'habit fait la Suisse

L’image d’un pays passe aussi par l’apparence. Lors de la réception officielle des souverains espagnols à Berne, le gouvernement suisse n’a pas saisi l’importance de ce paramètre.
La Suisse n’aurait-t-elle pas de créateurs de mode? Après avoir vu la présidente de la confédération Micheline Calmy-Rey arriver en pantalon pour rejoindre la table dressée pour recevoir le roi et la reine d’Espagne, après avoir toussé en découvrant l’épouse du conseiller fédéral Johannes Schneider-Ammann dans une robe sans forme, la question s’impose.

Doris Leuthard sauve la mise

Et même après avoir cru être sauvé en découvrant la ministre de l’environnement, des transports et de l’économie Doris Leuthard très à l’aise dans sa vaporeuse robe mauve ou l’épouse du président du parlement national dans une tenue stylée, le doute persiste.

Autant dire que le Bellevue – le palace de la capitale suisse – ne portait pas très bien son nom samedi 14 mai à l’occasion de la réception officielle de Juan Carlos Ier et de son épouse la reine Sofia. Si la dernière visite officielle des souverains espagnols en Suisse remonte à 1979, sous la coupole fédérale, la perception de l’image que peut véhiculer la mode suisse s’est aussi figée à cette date-là.

Créativité en vitrine

Dommage! Le récent mariage à la cour d’Angleterre l’a rappelé lorsque le monde n’avait de curiosité que… pour la robe de la future duchesse de Cambridge: mettre en vitrine la créativité d’un pays, passe aussi par l’apparence. Samedi soir, la Suisse officielle a préféré se cacher derrière les chandelles au lieu de traduire dans son apparence, cette Suisse qui innove et qui sait sortir de la réserve où les clichés aiment la cantonner.

Certes, il s’agissait pour Berne et Madrid d’évoquer des sujets d’actualité ainsi que les liens bilatéraux entre les deux pays. Tout simplement altière, la reine Sophie a démontré que la classe ne distrait pas des sujets sérieux.

En vidéo: la visite du chef d’état espagnol.