Economie

Année flamboyante pour la BCV et Raiffeisen

Raiffeisen et la Banque Cantonale vaudoise (BCV) ont jouit d’un solide bénéfice net en 2019. Si la BCV envisage un exercice 2020 avec autant de succès, Raiffeisen entrevoit une croissance plus faible.

L’année 2019 était faste pour les banques suisses. La BCV a amélioré l’ensemble de ses indicateurs. Dans un contexte toujours marqué par les taux négatifs, l’établissement a dépassé les prévisions les plus optimistes des analystes. Le bénéfice net s’est inscrit à 362,9 millions de francs, en hausse de 4% sur un an, indique jeudi la BCV. Le produit d’exploitation a atteint le milliard, suite à une progression de 3%. Dans la principale activité, les opérations d’intérêts, le résultat net s’est étoffé de 3% à 506,7 millions de francs.

De son côté, c’est surtout au niveau du bénéfice net que la banque Raiffeisen a signé un solide exercice 2019, alors que le produit opérationnel est en léger recul, souffrant des opérations d’intérêt.Le bénéfice net du groupe bancaire saint-gallois s’est envolé de 54,4% à 835 millions de francs. Son résultat opérationnel s’est quant à lui établi à 929 millions, en forte progression de 33,0%, a indiqué l’établissement jeudi dans un communiqué.

Des dividendes en berne pour la BCV

Le conseil d’administration de la BCV propose de relever le dividende d’un franc à 36 francs par action. Le canton de Vaud touchera ainsi un rémunération de 207 millions, à ajouter aux 26 millions d’impôts cantonaux et communaux. Au bilan, les créances hypothécaires ont gonflé de 4% à 27,02 milliards de francs et les dépôts clientèle de 5% à 33,05 milliards. La somme au bilan a atteint 48,35 milliards (+1%).

Lors de l’assemblée générale du 30 avril, les actionnaires devront se prononcer sur une division «split» de l’action BCV par dix. Cette opération, qui va diviser également la valeur du titre par dix, doit permettre d’améliorer la liquidité de la nominative à la Bourse suisse et de la rendre plus accessible aux petits investisseurs. Chaque titulaire d’une action en possèdera donc dix après le split.

Ce n’est pas le même son de cloche du côté de Raiffeisen. Le recul de 12% du produit des intérêts et des dividendes des immobilisations financières n’a pas pu être entièrement compensé par la bonne tenue des opérations de négoce et de l’option de la juste valeur, en hausse de 8,4%. Cela explique en partie la petite baisse de 0,9% du produit opérationnel à 3,051 milliards de francs.

Une année 2020 du même acabit ?

Pour 2020, la banque s’attend à «des résultats annuels s’inscrivant dans la continuité des exercices écoulés», sans donner davantage de précision, pour autant que la conjoncture et les marchés financiers ne se détériorent pas «significativement».

Raiffeisen table quand à elle «sur une marche des affaires stable dans un environnement toujours aussi exigeant». Mais le groupe prévoit une croissance un peu plus faible dans les opérations hypothécaires et peu de changement au niveau des opérations sur les taux d’intérêt.

Les banques privées également à la fête

Le groupe bancaire Lombard Odier se montre également satisfaisait avec pratiquement 300 milliards de francs d’actifs gérés. Le bénéfice net, apuré des effets exceptionnels, s’est inscrit à la hausse.

Après un exercice 2018 marqué par la fébrilité des marchés, Lombard Odier a renoué avec la croissance des volumes l’année dernière. La masse sous gestion a ainsi bondi de 16% sur un an pour atteindre 299 milliards de francs, a indiqué jeudi le groupe.
«Les résultats de notre gestion ont été très positifs, en particulier parce que nous sommes restés investis, convaincus de notre stratégie à long terme», expliqué à AWP Patrick Odier, associé gérant senior.

Les recettes ont pris 3% à 1,18 milliard de francs, une croissance inférieure à celle de l’année précédente (+6%) malgré une envolée de la masse sous gestion en 2019. «Les marges restent globalement sous pression dans toute l’industrie», rappelle M. Odier, qui évoque également une frilosité accrue des clients. «Dans les périodes où les scénarios économiques deviennent un peu plus incertains, (…) une allocation prudente des actifs se traduit souvent par des marges inférieures.»

(lbo/ats)

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