Economie

Malgré la polémique Monsanto, Bayer a le sourire

Bayer a publié jeudi des résultats annuels en hausse, stimulés par les activités de Monsanto.  Le géant de la chimie reste sous pression judiciaire aux Etats-Unis, avec une augmentation des plaintes contre le glyphosate.

Le bénéfice net de Bayer a augmenté de 141,4% en 2019 pour atteindre 4,1 milliards d’euros (4,4 milliards de francs), rebondissant après une année 2018 plombée par le financement de l’achat de l’américain Monsanto.«Nous avons atteint nos objectifs financiers, malgré un environnement de marché difficile, notamment dans l’agro-chimie», s’est félicité le PDG du groupe, Werner Baumann, dans un communiqué.

La performance de la division «Crop Science», dédiée aux semences et aux pesticides, stimule les résultats de l’entreprise, avec un résultat opérationnel hors effets exceptionnels (Ebitda) en augmentation de 81% sur un an.

Pour 2020, le groupe voit son chiffre d’affaires augmenter «entre 3 et 4%», pour atteindre «entre 44 et 45 milliards d’euros».Cette branche d’activité se développe notamment grâce au rachat du géant américain Monsanto, en 2017, qui a permis à Bayer de devenir le numéro 1 du secteur.

Monsanto et son pesticide dans la tourmente

Ce rachat est également la source d’ennuis judiciaires pour Bayer aux Etats-Unis. Le pesticide à base de glyphosate commercialisé pendant des décennies par Monsanto «Round’up» joue des tours au géant allemand. Le pesticide a été classé en 2015 «cancérigène probable» par le Centre international contre le Cancer (Circ), une instance de l’OMS. Bayer avait été condamné par un jury californien à verser 290 millions de dollars (267 millions) à un jardinier atteint d’un cancer incurable, pour ne pas avoir suffisamment informé de la dangerosité de son pesticide.

Le groupe de Leverkussen doit désormais faire face à 48’600 plaintes dans le pays, a-t-il annoncé jeudi, contre 42’700 comptabilisés fin octobre.

Après avoir été condamné en première instance dans plusieurs affaires, le géant de la chimie indique vouloir «appliquer toutes les possibilités de recours», mais affirme «participer de manière constructive au processus de médiation ordonné par le tribunal».

Un nouveau pesticide devant le tribunal 

Après «Round up» un nouveeau pesticide est sous le feu des tourmentes et des plaintes. Le groupe allemands Bayer et son homologue BASF ont été condamnés par un tribunal américain à verser un dédommagement de 265 millions de dollars (quasiment autant en francs) à un cultivateur reprochant à leur pesticide dicamba d’avoir détruit ses vergers de pêches.

La décision a été rendue samedi par le jury du tribunal fédéral de Cape Girardeau, dans le Missouri, à la suite d’une requête de Bill Bader affirmant que les deux sociétés encourageaient les cultivateurs à utiliser le dicamba de manière irresponsable.

Le dicamba est un pesticide populaire mais controversé pour sa tendance à se propager facilement et à tuer les plantes moins résistantes.

Selon l’agence Bloomberg, il s’agit du premier procès aux Etats-Unis concernant le pesticide dicamba. Comme le «RoundUp», le dicamba est sur le marché depuis de nombreuses années.

Bayer, qui a fait valoir que le dicamba était sans danger pour les cultures tant que les utilisateurs suivaient les instructions, a annoncé dans un communiqué lundi son intention de faire appel «dans les plus brefs délais».

(lbo/ats)

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