Suisse

Coronavirus: La Suisse souhaite plus de coordination en Europe

Ignazio Cassis a plaidé pour plus de cohérence sur le Continent européen lors d’une visite à Paris. Il a aussi expliqué à ses interlocuteurs français les enjeux de l’initiative du 17 mai sur la libre circulation des personnes.

Le chef du Département des affaires étrangères (DFAE) s’est entretenu longuement à propos de l’épidémie lors de sa rencontre avec son homologue français Jean-Yves le Drihan.

« Nous aimerions avoir une coordination plus importante pour éviter qu’il y ait des mesures contradictoires », a-t-il affirmé lors d’un point presse au terme de sa visite à Paris. Ignazio Cassis a plaidé pour plus de « cohérence » sur le continent européen dans les mesures prises pour lutter contre l’expansion du coronavirus.

Des réquisitions « théoriquement possibles »

Le chef de la diplomatie suisse s’est d’ailleurs rendu au Centre de crise et de soutien du Ministère français pour observer la gestion de l’épidémie par le pays voisin. Il a remercié son directeur Eric Chevallier pour s’être occupé du rapatriement des ressortissants suisses de Chine au début de l’épidémie. « Un geste très important de la France pour la Suisse », a-t-il expliqué.

Interrogé sur une éventuelle réquisition par les pays voisins du personnel soignant employé dans les hôpitaux suisses, Ignazio Cassis a nié qu’il y « ait des plans en ce sens pour l’instant ». Il a toutefois reconnu que cette mesure était « théoriquement possible ».

« La France, l’Italie, l’Allemagne savent à quel point notre système de santé en Suisse est dépendant de ces forces de travail » étrangères, a-t-il souligné. Il a écarté l’idée que les pays voisins veuillent mettre la Confédération « à genoux » avec des réquisitions.

Suffisamment de masques en Suisse

Le conseiller fédéral a rappelé que l’Italie « n’avait pas empêché les Lombards d’aller travailler au Tessin » après les mesures de confinement prises dimanche. « Nous leur avons demandé de garantir que ce soit possible », a-t-il souligné.

Selon Ignazio Cassis, « le focus doit être mis sur la prise en charge des personnes les plus vulnérables. Nous avons besoin de soins intensifs qui fonctionnent, de machines qui fonctionnent et du personnel. »

Le chef de la diplomatie suisse a également assuré que la Confédération n’a pas besoin de masques. « La Suisse est suffisamment fournie », a-t-il affirmé. Il a toutefois appelé à une réflexion sur la dépendance à certains pays comme la Chine.

« La crise du coronavirus nous obligera à faire des réflexions pour avoir un éventail géographique plus large de production de matériel indispensable. Ce sera les leçons à tirer après l’épidémie », a-t-il précisé.

Risque de « crise majeure » avec l’UE

Lors de sa rencontre avec M. Le Drian, le chef du DFAE a également abordé la question des relations entre la Suisse et l’UE. Il s’est exprimé sur l’initiative du 17 mai sur la libre circulation des personnes.

Si le peuple l’acceptait, « par effet domino, probablement, nous serions confrontés à une crise majeure dans nos relations avec l’UE », a-t-il prévenu. « Et c’est pourquoi le gouvernement et le parlement suisses invitent la population à voter non. »

ATS/pauthier

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *