Procès MH-17: la Russie tente «activement d’entraver» l’enquête
Le procès de la catastrophe aérienne MH-17 s’est ouvert hier aux Pays-Bas. Les procureurs ont accusé la Russie de tentatives de piratage informatique contre les enquêteurs.
La Russie tente «activement d’entraver» l’enquête sur le crash du vol MH17, ont dénoncé mardi les procureurs néerlandais, au deuxième jour du procès aux Pays-Bas de trois Russes et un Ukrainien accusés d’avoir provoqué l’explosion de l’appareil au-dessus de l’Ukraine en 2014.
Les procureurs ont notamment dénoncé la Russe de piratage informatique contre les enquêteurs et ont évoqué la crainte que Moscou essaye de retrouver des témoins. «Il y a des indications claires que les services de sécurité russes tentent activement d’entraver les efforts pour établir la vérité derrière le crash du vol MH17», a déclaré le procureur Thijs Berger devant les juges du tribunal de Schiphol, en banlieue d’Amsterdam.
Craintes pour les témoins
Les Pays-Bas ont ouvertement imputé à la Russie la mort de leurs ressortissants. Moscou a toujours nié toute implication.
«Les autorités britanniques et néerlandaises ont déterminé que des agents russes du GRU (le renseignement militaire russe) étaient impliqués dans des tentatives de piratage des systèmes des autorités d’enquête malaisiennes», a affirmé M. Berger, évoquant des tentatives similaires auprès d’enquêteurs néerlandais.
«Plusieurs témoins dans cette enquête disent craindre pour leur vie si leur identité venait à être révélée», a ajouté M. Berger, pour qui «ces informations jettent une ombre» sur le procès.
Accusés absents

Le procès s’est ouvert lundi en l’absence des accusés. Les Russes Sergueï Doubinski, Igor Guirkine, et Oleg Poulatov, ainsi que l’Ukrainien Leonid Khartchenko, tous officiers des séparatistes pros-russes de l’est de l’Ukraine, sont les premiers suspects inculpés dans l’affaire. Ils sont accusés d’avoir convoyé le système de missiles anti-aériens BUK, avant que celui-ci soit tiré par d’autres personnes encore non identifiés.
Tous sont poursuivis par le parquet néerlandais pour meurtre et pour avoir délibérément causé le crash de l’avion. Ils encourent la perpétuité.
Le Boeing 777 de la compagnie Malaysian Airlines, parti d’Amsterdam pour Kuala Lumpur le 17 juillet 2014, avait été touché en plein vol par un missile BUK de conception soviétique au-dessus de la zone de conflit armé avec les séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine. Les 298 personnes à bord, parmi lesquelles 196 Néerlandais, avaient été tuées.
(tbloudanis/ats/afp)