Société

Les policiers genevois n'enregistrent plus les plaintes

Le problème atteindrait également d’autres cantons. En cause, le nouveau code de procédure pénale entré en vigueur début 2011.
Les policiers genevois ne veulent plus enregistrer les plaintes de victimes de violences ou de vols. Sous couvert d’anonymat, ils admettent qu’ils sont débordés tout comme les procureurs. Une des raisons de ce phénomène: le nouveau code de procédure pénale (CPP) qui est entré en vigueur au début de cette année 2011. Le problème ne serait pas uniquement genevois. Il toucherait l’ensemble de la Suisse.
Exemples genevois? Une jeune femme fait l’objet d’insultes racistes, un mère tente de poursuivre celui qui a volé l’iPod de son fils, un jeune homme est poignardé à la sortie d’une discothèque. Tous les trois affirment que les gendarmes ont tenté de les dissuader de porter plainte. Un autre témoin déclare: « Lorsque j’ai voulu déclarer les déprédations commises sur ma voiture, on m’a répondu que je perdais mon temps parce que la plainte serait classée. »
Refus de recueillir les plaintes
Ces témoignages sont corroborés par des associations de défense de victimes et par des avocats. »Dans de trop nombreux cas, les gendarmes dissuadent les plaignants et vont parfois même jusqu’à refuser d’enregistrer les plaintes, sous divers prétextes », confirme Me Pierre Bayenet, membre de l’Observatoire des pratiques policières.
Officiellement, les représentants des forces de l’ordre affirment que toutes les plaintes sont enregistrées. Officieusement, elles admettent qu’elles tentent de dissuader les victimes lorsqu’elles pensent que la démarche n’en vaut pas la peine.
« Je ne vais pas me prononcer sur le travail de la police, mais si elle enregistrait plus de plaintes, on serait sous l’eau », assure carrément le premier procureur Michel-Alexandre Graber. Tous pointent du doigt le nouveau code de procédure pénale.