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Dernier adieu à Erhard Loretan

Les obsèques de l’alpiniste fribourgeois Erhard Loretan ont rassemblé près d’un millier de personnes, mardi 3 mai à Bulle. Aux larmes s’ajoutait une question sans réponse pour l’heure, celle des causes du drame. Retour sur une carrière exemplaire.

Décès d’un fou de montagne

Mardi 3 mai, c’est l’église de Bulle qui a servi de cadre à l’ultime ascension d’Ehrard Loretan. Plus d’un millier de personnes dont de nombreux montagnards comme Jean Troillet et André Georges l’ont accompagné lors de ce dernier voyage. Le fil rouge de la cérémonie? Un proverbe tibétain aux mots taillés sur-mesure pour ce puriste des hautes cimes que fut Loretan: « Quand tu es arrivé au sommet de la montagne, continue de grimper ».
La mort l’a emporté le jour-même de son anniversaire, le jeudi 29 avril. Agé de 52 ans, Erhard Loretan a perdu la vie lors d’une ascension banale pour un alpiniste de son envergure – il est le 3e alpiniste à avoir gravi les 14 sommets de 8000 mètres – celle du Grünhorn en Valais. D’où la question qui hantait toutes les têtes le jour des funéraille: « Comment a-t-il pu mourir là-bas après tous ces exploits? ».
Une légende
Le Fribourgeois a débuté sa carrière à 10 ans sur la Dent de Broc dans sa Gruyère natale. Il est entré dans la légende après l’ascension du sommet du Kangchenjunga (8586 mètres), au Népal, avec son ami le guide Jean Troillet en 1995.
Coupable d’avoir secoué on fils  à mort
La vie n’a pas épargné cet homme d’exception. Le 24 décembre 2001, il avait perdu les nerfs face aux pleurs de son fils unique de 7 mois et l’avait secoué à mort. Reconnu coupable d’homicide par négligence et condamné à quatre mois d’emprisonnement avec sursis en 2003, il avait déclaré: «La peine que vous m’infligerez n’est pas vraiment importante par rapport à ce que je vais subir jusqu’à la fin de mes jours».