Société

L'oenotourisme se développe en France

1560521-2087836Oenotourisme. En France,  les professionnels du vins et les offices du touristes travaillent main dans la mains depuis cinq ans pour développer l’activité et rattraper leur retard par rapport aux autres grandes régions viticoles du monde. La filière vitivinicole, globalement en crise, semble avoir pris conscience des ses multiples avantages, un marché au potentiel énorme.
 

L’exemple mondial

Élevé au rang d’industrie en Australie et en Californie, où les fameuses « wineries » de la Napa Valley attirent près de 20 millions de personnes chaque année pour un chiffre d’affaires évalué à 300 millions de dollars, il a depuis longtemps convaincu nos voisins espagnols, portugais et italiens. L’Italie a même créé un observatoire de l’oenotourisme en 1999, pour mieux connaître son public.
La prise de conscience française
Heureusement, la France pourrait bientôt combler son retard. Car la filière vitivinicole, globalement en crise, semble avoir pris conscience des multiples avantages de l’oenotourisme : augmentation des ventes en direct à la propriété, diversification des sources de revenu et fidélisation du client.
Un marché au potentiel énorme pour un pays comme le nôtre, qui voit passer 76 millions de touristes chaque année, et que le rapport de Paul Dubrule (fondateur du groupe Accor et ex-président de Maison de la France) vient d’estimer à 7 millions de personnes.
Une offre déjà très riche
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La plupart des régions, de même que les comités interprofessionnels du vin, développent circuits, guides, chartes d’accueil. Ainsi, Inter Rhône vient de publier le guide Tourisme et vignoble en vallée du Rhône (3 eur ) qui recense les 421 caveaux adhérents à sa charte « Côtes du Rhône, terroirs d’accueil ». Présence de points d’eau, de verres propres, de toilettes, mais aussi d’une solution d’hébergement ou de restauration sont mentionnés. Une base de données complète que l’on peut retrouver sur leur site Internet. Le comité interprofessionnel des vins de Bourgogne a lui aussi édité une carte de la Route des vins recensant, au dos, les 300 membres adhérents à la charte d’accueil de Vignes en caves. Autant d’initiatives nécessaires, mais certainement pas suffisantes pour attirer une clientèle toujours avide d’originalité. « Les gens nous demandent souvent des produits qui n’existent pas encore », souligne André Deyrieux, créateur du premier site consacré à l’oenotourisme (www.winetourisminfrance.com) qui enregistre déjà 1 000 visiteurs par jour, moins d’un an après son lancement.
Les pionniers de l’oenotourisme vers l’avenir
Jean-Michel Cazes, propriétaire du grand cru classé de Lynch Bages, à Pauillac, à développé Bordeaux Saveurs dès 1989, une entité regroupant notamment le Relais & Châteaux de Cordeillan-Bages, aujourd’hui dirigé par Thierry Marx, l’École du vin, une école de cuisine, une agence de voyage spécialisée dans les séjours thématiques autour du vin (golf et vin, architecture et vin) et le village de Bages. Une ruine il y a encore deux ans, qui compte aujourd’hui une boulangerie, un café-brasserie, des maisons d’habitation, des ateliers d’artistes contemporains et devrait compter prochainement une salle de cinéma et une médiathèque traitant de l’aspect culturel du vin…
Au-delà de sa passion pour les vieilles pierres, l’homme a compris qu’il devait replacer le produit dans son environnement et le croiser avec d’autres univers comme la gastronomie ou l’art. Faire du vin un produit vivant, enraciné dans un terroir auquel le visiteur va s’attacher, et non plus un produit manufacturé aussi banal et indistinct qu’un gel douche…
Associer art contemporain et vin, c’est aussi la démarche de Philippe Raoux, dont le Château d’Arsac est désormais un musée à ciel ouvert abritant les oeuvres de Niki de Saint Phalle, Bernard Pagès ou Jean-Paul Raynaud. Un concept novateur en 1986, quand l’homme a racheté la propriété, mais qui a, depuis, fait des émules. Cet été dans le Var, par exemple, dans le cadre de la 9e édition d’Art et Vin, 61 caves particulières accueilleront chacune les oeuvres d’un artiste.
Mais Philippe Raoux a toujours un temps d’avance. Il vient donc d’ouvrir la Winery, un complexe oenotouristique d’envergure posé à l’entrée du Médoc sur un parc de 26 hectares. L’édifice en verre propose 2 000 références de vins français et étrangers dans sa boutique, un restaurant « bistronomique », des paniers pique-nique, un auditorium et des spectacles gratuits en plein air. Les visiteurs peuvent aussi prendre connaissance de leur « signe oenologique » (sur rendez-vous, 15 eur ), via une séance de dégustation de six vins à l’aveugle accompagnée de dix questions, censée déterminer leur caractère « esthète », « gourmand », « sensuel ».
Une manière ludique d’orienter ensuite le client vers les vins qui lui correspondraient le mieux… « C’est un formidable outil marketing et de fidélisation, reconnaît le fondateur. Notre but premier n’est pas de vendre immédiatement, sur place, mais d’alimenter notre fichier clients, de trouver les goûts de chacun pour qu’il se tourne ensuite naturellement vers l’un de nos canaux de vente, notamment la VPC. »
Les offres d’oenotourisme partout en france
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