Economie

Italie: mesures durcies à cause du coronavirus, l’économie mondiale souffre

Le gouvernement italien a encore durci les mesures contre le coronavirus lundi soir. Il a appelé tous les Italiens à «éviter les déplacements» et a ordonné une «interdiction de rassemblement», alors que les craintes pour l’économie mondiale se sont amplifiées.

«Je vais signer un décret que l’on peut résumer ainsi : ‘Je reste chez moi’. Il n’y aura plus de ‘zone rouge dans la péninsule’ (…) L’Italie toute entière deviendra une zone protégée», a affirmé le Premier ministre Giuseppe Conte sur un ton grave lors d’un point presse au siège du gouvernement.

«Il n’y a plus de temps à perdre. Les chiffres nous disent que nous avons une hausse importante des cas de contagion, des personnes hospitalisées en soins intensifs et hélas aussi des personnes décédées. Nous devons changer nos habitudes. Elles doivent changer maintenant», a-t-il averti.

Ces nouvelles mesures draconiennes, dont le Premier ministre n’a pas précisé les modalités de mise en oeuvre, seront détaillées dans un décret qui entrera en vigueur dès aujourd’hui dans toute l’Italie, deuxième pays le plus touché après la Chine avec plus de 9000 cas dont 463 morts.

Ces mesures ne prévoient toutefois pas «de limiter les transports publics, afin de garantir la continuité» de l’activité économique «et de permettre aux gens d’aller travailler», a précisé le Premier ministre.

Initialement prévue jusqu’au 15 mars, la fermeture des écoles et des universités restera en vigueur jusqu’au 3 avril, a-t-il annoncé. Le responsable italien a également ordonné la suspension du championnat de football. Toutes les stations de ski du pays vont également fermer à partir de mardi.

Le bilan mondial s’alourdit

Le nombre des cas dépasse dorénavant les 113’000, dont près de 4000 morts, dans 101 pays et territoires, selon un décompte de l’AFP. Les nouveaux cas de contamination sont notamment liés à la progression de la maladie en Iran, où près de 600 porteurs du virus supplémentaires ont été enregistrés. L’Allemagne et le Canada ont enregistré leurs premiers décès.

Toute l’Union européenne est désormais touchée avec l’annonce lundi de deux premiers cas à Chypre. L’Europe a passé lundi le cap des 1500 cas et des 500 morts.

Si l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé que la Chine était «en train de maîtriser l’épidémie», elle a parallèlement averti que «la menace d’une pandémie» à l’échelle de la planète était «devenue très réelle», tout en reconnaissant que ce serait «la première» de l’histoire «qui pourrait être contrôlée».

Bourses en chute libre

Avec des conséquences importantes au plan économique, les grandes places européennes ayant plongé d’environ 20% depuis le début de l’année, sous l’effet conjugué de l’épidémie et de la chute des prix du pétrole.

La Bourse de Francfort a ainsi connu lundi sa plus lourde chute depuis les attentats du 11 septembre 2001, s’effondrant de 7,94%, celles de Londres et de Paris perdant respectivement 7,69% et 8,39% (sa pire séance depuis 2008). A Zurich, la Bourse suisse a pour sa part reculé de 5,55%.

Avec une chute de 7,79%, la Bourse de New York a, elle, enregistré sa plus lourde dégringolade sur une séance en plus de onze ans.

Les dirigeants européens auront mardi une visioconférence pour coordonner leurs actions et la Banque centrale européenne (BCE) pourrait déployer jeudi un éventail de mesures de soutien dans la zone euro.

Une «réponse internationale»?

On retrouvait des inquiétudes similaires dans le monde entier, le FMI appelant à ce sujet à «une réponse internationale coordonnée». A Genève, la Cnuced a averti que l’épidémie pourrait faire perdre au monde 1000 à 2000 milliards de dollars cette année.

La France, le cinquième pays le plus atteint avec plus de 1400 cas, dont le ministre de la Culture Franck Riester, et 25 morts ainsi que la Roumanie ont interdit les rassemblements de plus de 1000 personnes. L’Allemagne pourrait prendre une mesure identique. En Irlande, les parades organisées à Dublin et à Cork, pour la Saint-Patrick le 17 mars ont carrément été annulées.

Faire des stocks

Le bilan s’est aussi alourdi aux Etats-Unis, qui comptent plus de 500 cas de contamination. Plusieurs Etats ont décrété l’état d’urgence pour débloquer des ressources fédérales. Les autorités sanitaires ont exhorté les personnes les plus susceptibles de tomber gravement malades, notamment les plus âgées, à faire des stocks de provisions et de médicaments afin de se préparer à rester chez elles.

ats

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