DiaporamaSociété

Il redonne vie aux sécateurs abîmés

A bord de son camping-car transformé en atelier mobile, le Vaudois Maurice Rossier sillonne les routes pour réparer et réviser les outils de taille des agriculteurs, viticulteurs et paysagistes de Suisse romande. Migros Magazine lui a tenu compagnie l’espace d’une journée.

Voilà seize ans que Maurice Rossier sillonne les routes helvétiques au volant de son camping-­car transformé en atelier, histoire d’offrir une seconde vie aux cisailles et sécateurs Felco des paysagistes, arboriculteurs et viticulteurs de Suisse romande. N’hésitant jamais à répondre à l’appel d’un client désemparé devant son outil en rade, même si cela implique un détour important, filant parfois du fin fond du Valais à la campagne genevoise, avant de regagner ses pénates dans la Broye vaudoise.

Mon record, c’est 460 kilomètres en une journée! Et en moyenne, j’en parcours 40 000 par année.

Aujourd’hui, cap sur la région de Monthey (VS). Le sémillant sexagénaire doit y assurer la maintenance des trois sécateurs électriques d’un paysagiste, en prévision de la saison de la taille qui débute fin octobre. Nous le rejoignons donc en cette fraîche mais ensoleillée matinée d’automne à Lucens (VD), son lieu de résidence, pour embarquer à bord de son imposant véhicule.
Pour l’amour des paysages suisses
Si le Vaudois avale d’importantes distances au cours d’une journée, pas question toutefois pour lui de rouler à la vitesse de l’éclair. Et aux austères autoroutes, il préfère les chemins de traverse. « Comme ça, je passe par des jolis coins! » Ce n’est donc qu’à Puidoux (VD) qu’il se résoudra à s’engager sur la voie rapide en direction du Valais. Nous ayant permis auparavant de nous imprégner de la campagne vaudoise et de découvrir le charmant lac de Bret, sublimé par le large pare-brise panoramique du véhicule. «On habite quand même un beau pays! »
[aesop_image imgwidth= »540″ img= »http://www.cfjm.ch/formationMigros/wp-content/uploads/2016/11/IMG_1702.jpg » align= »center » lightbox= »on » caption= »Le travail de Maurice Rossier lui permet de traverser de jolis coins. » captionposition= »center » revealfx= »off »]
Nous voilà d’ailleurs arrivés chez son client du jour. «Il est absent ce matin, mais nous avons convenu qu’il laisserait ouverte la porte de ses locaux.» Sur place, nous retrouvons Marlyse Vibert, qui travaille depuis trois ans avec Maurice Rossier et reprendra une partie de l’activité de ce dernier lorsque l’heure de la retraite aura sonné. «Avec le nombre de commandes qui augmentait, je n’arrivais plus à suivre, raconte le sexagénaire. A présent, nous nous répartissons le travail et les déplacements. Aujourd’hui, nous sommes venus tous les deux, puisqu’il y a trois outils à réviser.»
Au chevet des sécateurs
Garé tout près de l’entrée du paysagiste, le camping-car se transforme en un clin d’œil en atelier, avec comme plan de travail la cuisine et la table à manger. Quant au matériel, il est consciencieusement stocké dans les divers espaces de rangement du véhicule.

Rien ne doit traîner durant les voyages, sinon tout risque de valdinguer!

Dans des conditions si agréables, il ne reste plus qu’à se mettre au boulot! Chacun de leur côté, Maurice Rossier et Marlyse Vibert se lancent dans l’inspection des sécateurs électriques à réviser. «Au bout de 400 000 coups, la machine nécessite une vérification», expliquent-ils. Et de démonter les appareils, graisser les joints, nettoyer les boîtiers, aiguiser les lames, contrôler le circuit électrique, remplacer les pièces trop abîmées. «Parfois, le plus délicat, c’est de remonter les sécateurs. Il ne s’agirait pas de se retrouver avec une vis qu’on aurait oublié de replacer, s’amuse Marlyse Vibert. Elle peut compter sur le soutien et l’œil avisé du vétéran, qui n’hésite jamais à dispenser ses sages conseils: «J’ai dû en manipuler des milliers!»
[aesop_gallery id= »17627″]
Après une pause déjeuner dans le restaurant du coin, les deux compères reprennent le travail. «Aujourd’hui, pas le temps pour une sieste! Mais je profite parfois du lit de mon camping-car. Notamment lorsque j’ai de longs déplacements à effectuer: en cas de fatigue, je peux me reposer.»
Halte aux tendinites

15 h. Les trois appareils sont comme neufs. Le temps de remettre à zéro leurs compteurs à l’aide d’un ordinateur, de les déposer dans les locaux du paysagiste et de tout ranger, nous repartons sur les chemins. Pour un très court trajet cette fois, puisque nous nous rendons dans les environs d’Ollon (VD), de l’autre côté de l’autoroute. Rendez-vous chez Sylvain et Agnès Gerber, un couple d’agriculteurs et lombriculteurs. Pour tailler ses rosiers, Madame envisage l’acquisition d’un nouveau sécateur électrique: l’ancien est devenu trop dur à manipuler, et la tendinite guette.
Dans ce havre de verdure perdu au milieu des champs, Marlyse Vibert lui présente le dernier modèle Felco. Et après avoir coupé non seulement quelques branches sèches de rosier, mais aussi d’épaisses pousses au pied de son peuplier, Agnès Gerber se laisse rapidement convaincre. L’heure de l’apéritif approchant, nous nous attablons autour d’un jus de pomme et d’une roulade maison. « C’est le moment de la journée que je préfère, plaisante Maurice Rossier. Quand on finit le travail, on est souvent invité au carnotzet! »
En vidéo: notre journaliste teste le sécateur électrique.
[aesop_video align= »center » src= »youtube » id= »QbNP_rt4G7M » disable_for_mobile= »on » loop= »on » autoplay= »on » controls= »on » viewstart= »on » viewend= »on » revealfx= »off »]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *